La crise environnementale en Chine

La crise environnementale en Chine

D’une ampleur inédite cette crise s’étend à l’eau, aux sols et bien sûr à l’air. La pollution la plus visible. À l’image de cet homme masqué en couverture du livre. Ce 8 décembre 2015 le gouvernement interdisait toute circulation à la moitié du parc automobile de Pékin. Pour médiatique que fut cette décision inédite elle semblait bien dérisoire face aux causes structurelles de la crise. Professeur d’économie chinoise, sinologue et enquêteur de terrain, l’auteur les analyse dans ce court essai très documenté et percutant. Au départ cette « croissance industrielle à tout prix » voulue par Mao dès les années 1950 avec pour corollaire cet énorme gâchis «  de ressources naturelles en l’absence d’un système de prix reflétant leur rareté ». Suivent l’explosion démographique (170% depuis 1950), son étalement urbain (la surface habitable passe de 7 à 35 mètres carrés par habitant entre 1980 et aujourd’hui), l’immobilier comme moteur de croissance… Autant de facteurs prédateurs sur l’environnement que l’Etat va tenter d’assourdir de manière « schizophrène ». Tout en développant les énergies vertes et une législation ambitieuse en la matière, il va multiplier par 7 sa consommation de charbon lors des trois dernières décennies. Mais si la rente fossile assure encore son avenir elle hypothèque celui de la planète. Responsable de 20% des émissions mondiales de CO2.

Par Jean-François Huchet SciencesPo Les Presses, Paris, 2016, 152 pages, 15 euros.

Philippe Pataud Célérier, Le Monde Diplomatique, mai 2017

Publier un commentaire

Time limit is exhausted. Please reload CAPTCHA.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.